La Solitaire du Figaro 2008 - Compte Rendu de Course

Etape 1
Je pars très en forme dans un système météo complexe. Dépression peu creusée dans le golfe qui finalement est sur notre tête au moment du départ, si bien que l’on part dans peu d’air et une pluie intense. Cela donnera ensuite lieu à une dorsale anti cyclonique avec des vents faibles et erratiques avec lesquels nous jouons pendant deux jours et deux nuits. Epuisant … !!!! En 48 heures on du faire 100 miles. Arrive ensuite un front chaud musclé qui nous met au pré dans trente neufs pour les 24 heures qui restent, histoire de bien rincer les organismes.

Une superbe arrivée à l’Est de la Corogne près des côtes espagnoles au louvoyage avec une dizaine de bateaux et pour une fois je sors en deuxième position de ce groupe de bateau . Sympa de tirer les bons bords, cela permet de trouver l’énergie après trois jours et trois nuits de changer les voiles d’avant J. 33 au général sur 50, ravi.

Mauvaise nouvelle à l’arrivée, la directive de la direction course impose que l’on rejoigne Vigo (encore 150 miles) seul à bord. On repart fatigué dans la foulée et bilan de l’histoire on s’endormira épuisé des heures durant le convoyage. Ceux qui comme moi auront mis cap au large pour dormir arriveront cool, d’autres (au moins 3) se sont réveillés après que leur bateau ait heurté des cailloux à la côte.

Etape 2
A peine 48 heures de repos après 5 jours et 5 nuits de mer à la première étape et on repart vers Cherbourg. Sortie du port à 7 heures le matin dans quelques nœuds de vent, ce qui ne permet un départ que vers 15 heures après une longue attente sous le soleil espagnol. Au programme, une dorsale sur le cap finistère barre la route et un système dépressionnaire derrière devrait nous donner du SW modéré à fort … ce que l’on aura id est SW entre 20 et 30 nœuds et on hisse les spis au cap Finistère pour les affaler devant Cherbourg ou presque, soit 600 miles plus loin et 3 jours 3 nuits.

Une glisse agréable malheureusement sur la route directe des cargos si bien que l’on a a passé 48 heures entre Finisterre et Ouessant sans dormir à surveiller, empanner, … et stresser dans une brume parfois intense (visibilité l’avant du bateau au plus). Un Figaro s’est fait ramasser par un cargo ce qui a entraîner différentes avaries dont démâtage et grosse frayeur pour tous.

Je suis bien placé (35 / 36) jusqu’au raz Blanchard où je fais une erreur de contournement (trop près) et me fait aspirer dans les contre courrant des cailloux de la pointe … grosse frayeur de nuit, fatigue sans doute et 4-5 bateaux qui font le tour à 13 nœuds sur le fonds, tandis que je suis à 4 nœuds dans les remous … et pour finir pétole sur la ligne, j’ai failli mouillé devant. 40 finalement moyen.


Etape 3
Pas assez de repos, épuisé je décide de ne pas prendre le départ de cette étape marathon qui doit durer en théorie 6 jours et nous faire passer à travers deux dépressions musclées. Une direction de course qui impose le parcours la veille se met à contre tous les coureurs qui par l’intermédiaire de représentants mettent la pression pour un changement de parcours. Racourcissement à 500 miles ? peut-être jouable. Comme l’aBer Wrac’h c la route, je prends le départ pour un louvoyage de 300 miles. Après 24 heures de mer, au prés dans 30-35 nœuds, la météo annonce une nuit avec coup de vent (40 nœuds et +) et les abandons tombent un par un. Des coureurs très expérimentés et non coutumiers de l’abandon sont dans la liste et jugent que traverser le rail DST de Ouessant avec ces conditions est un pari stupide et dangereux. On a en tête l’accident de Franck sur la deuxième étape … et je décide de jeter l’éponge. Je suis alors 28 au général de l’étape, décision pas simple.

Beaucoup de regret après coup mais peut-être une décision sage. Heureusement, pas d’accident à suivre, un seul Figaro fera demi tour après s’être fait peur devant un navire de commerce énorme…

Général
40 sur 50 cette année, mais surtout je vais mieux et plus vite sur l’eau. Je vais continue à m’entraîner et ferai mieux next year